La préparation de la matière

LE BAIN ET LE SÉCHAGE

Le rotin, après avoir été transporté depuis la forêt jusqu’à la ville, doit subir plusieurs opérations avant de pouvoir être utilisé. Débarrassé de ses épines, son écorce est verte et remplie de sève et d’insectes qui y ont élu domicile. Il est alors « lavé » dans un mélange d’huile de palme et de kérosène porté à haute température pour le débarrasser de ses impuretés.

L’étape la plus longue est celle du séchage : chaque liane est séchée au soleil pendant quelques semaines. Le bain chaud lui avait déjà enlevé un peu de sa couleur verte mais c’est après cette étape que l’on retrouve la belle couleur miel, caractéristique du rotin.

Le rotin avant et après séchage Le séchage du rotin

A gauche, en vrac, le rotin vert avant bain et séchage.
A droite, le rotin sec, en botte.

Le séchage, à l'air libre.

LE TRI

Le rotin est ensuite trié, par variété, calibre et qualité bien sûr, mais aussi pour déterminer ses caractéristiques. Une longue canne bien dense et bien épaisse sera idéale pour la structure de base d’un siège. Un rotin plus fin, dont les fibres seront moins serrées, pourra être courbé dans un cercle presque parfait pour devenir un support, une équerre, une volute qui maintiendra toutes les différentes pièces ensembles. Certaines variétés seront déclinées en lacets, coupées ou fendues au gré de la demande et de l’imagination des hommes qui vont les travailler.
Le savoir-faire et l’expérience acquise au fil des années s’expriment ici pleinement pour utiliser au maximum toutes ces ressources de la nature sans rien jeter.

 

Les cannes de rotin après tri Le rotin souple

 

LA CANNE ET SES PRODUITS DÉRIVÉS

On peut utiliser la canne telle quel, comme pour le style « Vintage » : on y voit les irrégularités comme les nœuds de croissance, quelques traces ou tâches laissées par la nature pendant sa vie dans la forêt, et après avoir été cintrées des traces de pliures comme une peau ridée.

L’écorce du rotin peut être enlevée avec des couteaux éplucheurs adaptés pour obtenir une canne plus claire, d’un beige presque blanc. Une fois polie, on obtient une canne sans irrégularité, simple à travailler et facile à teinter. L’écorce ainsi récoltée, appelée « Eclisse » sera embobinée pour servir de liens entre deux parties d’un siège ou simplement en décoration ou encore pour fabriquer des rouleaux de cannage aux motifs très variés.

Certaines cannes écorcées (dont on a enlevé l’écorce) pourront être également passées dans un équivalent pour le rotin d’une machine à spaghetti afin d’obtenir de fines branches appelées « moelle de rotin » de différentes formes (rondes, ovales ou plates). Elles seront utilisées pour tresser des paniers ou des panneaux qui pourront être insérés dans une structure ou collés sur un support.

 

Du rotin avec ou sans écorce Le miroir ONDE et son tressage en moelle de rotin

En haut, le rotin avec écorce.
En bas, le rotin sans écorce.

Le miroir ONDE et son tressage en moelle de rotin.

 

DU ROTIN PRÊT À L'EMPLOI

Après cette longue préparation et ce tri minutieux, le fabricant va acheter différentes sortes de produits du rotin.
Une botte de 50 kg de Rotin ou 50 bâtons de Rotin de la région de Kalimantan, de la variétés Manau, de calibre 30/32 mm, et de qualité A (avec un minimum de défaut-tâches, ou de nœuds) servira aux structures principales d’un siège. Une botte en provenance de Sulawesi, de la variété Tohiti, d’un calibre plus fin 16/18mm et de qualité B ou C sera parfait pour créer des supports, traverses ou équerres sur des parties moins visibles d’un meuble.

C’est ainsi au fabricant de diversifier ses productions pour que toutes les variétés disponibles et donc récoltées soient utilisées, afin de ne pas déstabiliser l’éco-système.

Orchid Edition s’intègre évidemment dans cette dynamique : plusieurs variétés différentes sur un même modèle, plusieurs techniques utilisées, de la matière là où il faut et juste ce qu’il faut.

Dans la jungle indonésienne

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